#13 - Quelles sont les grandes tendances de la franchise pour 2022 ?

Vous avez pour ambition de vous lancer dans un nouveau projet commercial et vous envisagez de le faire en tant que franchisé ? Connaissez-vous les tenants et aboutissants d’une franchise ? Pour ce treizième podcast, je vous propose de découvrir les grandes tendances de la franchise.

Vous avez pour ambition de vous lancer dans un nouveau projet commercial et vous envisagez de le faire en tant que franchisé ? Connaissez-vous les tenants et aboutissants d’une franchise ? Pour ce treizième podcast, je vous propose de découvrir les grandes tendances de la franchise.

Mon invité, j’aime le présenter comme « l’homme de la franchise ». Vous allez très vite comprendre pourquoi ! Dans cet épisode vous allez entendre Didier Depreay : le président de la Fédération européenne de la Franchise depuis 2018.

Fondateur et CEO de la chaîne belge de boulangerie à succès : point chaud, il a également été auparavant le Président de la Fédération Belge de la Franchise durant 15 ans. Véritable spécialiste, il va vous dresser un portrait complet de ce marché en Belgique et en Europe. 👉 Vous allez découvrir que ce qui distingue la franchise des autres modes de partenariat commercial, c’est la transmission du savoir-faire. Un modèle de commerce formidable et unique, dont la mise en place demande malgré tout une certaine préparation. ✅ Avec mon invité, nous allons parcourir ensemble les tendances qui émergent aujourd’hui et qui vont émerger demain. ✅ Didier Depreay donnera aussi ses conseils pour les entrepreneurs qui ont envie de créer leur franchise et pour les candidats franchisés. C’est parti pour une immersion dans l’univers de la Franchise. 🎧 Bonne écoute à tous.

Post Scriptum :

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Transcript:

00:00:00 Gaëlle Helsmoortel: Bonjour et bienvenue sur ce nouvel épisode du podcast Dgenious, Let's Talk Retail. Alors aujourd'hui, nous allons parler franchise et plus précisément, quelles sont les grandes tendances de la franchise auxquelles on peut s'attendre en 2022 et peut être même déjà cette année? Parce que généralement, les grandes tendances s'amorcent en amont. Donc, voilà. Et pour cela, pour cette discussion, j'ai invité aujourd'hui Didier Depreay. Bonjour Didier. Comment vas-tu? 00:00:31 Didier Depreay: Je vais très bien. Merci Gaëlle. 00:00:34 Gaëlle Helsmoortel: Alors pour ceux qui ne connaissent pas Didier Depreay c'est vraiment l'homme de la franchise, en tout cas, c'est le qualificatif que moi je lui donne. Alors pourquoi? Parce qu'aujourd'hui, Didier est le président de la Fédération européenne de la franchise. Tu occupes Didier, ce poste depuis 2018. Tu étais précédemment pendant 15 ans le président de la Fédération belge de la franchise. Donc, je vous le disais, un homme de la franchise, vous en serez aussi convaincu que moi maintenant. Et en plus, Didier a une chaîne de boulangerie qui s'appelle Point Chaud, dont il est le fondateur, et le CEO, des Points Chauds, donc, en Belgique. Donc, voilà pour le tour, la carte d'identité. Je dirais bien entendu Didier, si tu souhaites compléter ou modifier des choses que j'ai dites et qui ne te semble pas totalement exacte. Tu peux le faire et je te pose directement la première. La première question, donc on va parler de franchise. Mais si on analyse le marché de la franchise aujourd'hui, disons en Belgique et en France, parce que nos auditeurs sont principalement en Belgique et en France, comment est-ce que tu décrirais ce marché aujourd'hui? C'est quoi le marché de la franchise chez nous? Est-ce que c'est un marché en évolution ou pas? Est-ce qu'il y a... combien il y a de franchises, de franchisés? Donc voilà. Est-ce que dans un premier temps, tu pourrais nous brosser le marché de la franchise chez nous? 00:02:16 Didier Depreay: Oui, la franchise connaît, en Belgique comme en France depuis de très nombreuses années, un succès grandissant. Pour la Belgique, on dénombre plus de 200 réseaux de franchises tel que la définition de la franchise au sein de la Fédération belge de la franchise. Parce qu'évidemment, tout le monde ne parle pas toujours de la même chose. La franchise doit être définie de manière précise et je pense que la seule référence possible pour la définir et pour en comprendre son champ d'application, son champ d'action, c'est celle de la Fédération belge de la franchise et, évidemment, celle que reprend le Code de déontologie européen, la franchise que la Fédération européenne a écrit. Le total des franchisés s'élève à environ 6 000. Nous en saurons plus bientôt puisque la Fédération belge de la franchise mène une étude quantitative sur le marché. Elle devrait se terminer dans les prochaines semaines et je pense que nous pourrons annoncer des résultats fin octobre, donc nous aurons des chiffres plus précis bientôt, mais selon les dernières évaluations qui avaient été faites, environ 6.000 franchisés environ 30 000 personnes travaillent dans le domaine de la franchise en Belgique. Donc là, on ne reprend pas le nombre de travailleurs des succursales des réseaux mixtes qui font également de la franchise. Bien souvent, un réseau qui se développe par voie de franchises se développent également en succursale. Pas toujours, mais bien souvent. Je pense qu'on n'est pas loin de 10% du chiffre d'affaires global du commerce de détail pour ce qui concerne le marché belge. 00:04:11 Gaëlle Helsmoortel: Oui, donc c'est une belle représentativité, déjà? 00:04:14 Didier Depreay: Oui, oui, je pense que oui. Je pense qu'en effet, cette part du marché global est grandissante et devrait normalement encore avoir une part prépondérante dans les années qui viennent. 00:04:34 Gaëlle Helsmoortel: Tu parlais au début de la définition officielle de ce que c'est une franchise. Est-ce que tu peux peut-être nous en dire plus sur quelle est cette définition? 00:04:45 Didier Depreay: Alors, il faudrait peut-être reprendre tous les fondamentaux juridiques et je crois que je ne suis pas certain qu'il faille rentrer dans ce détail-là aujourd'hui. Mais globalement, c'est un accord de collaboration commerciale qui repose sur un certain nombre de principes. Je pense que ce qui distingue, et pour bien le comprendre rapidement et pour faire bref, ce qui distingue la franchise des autres modes de partenariat commercial, c'est la transmission du savoir-faire, qui est quand même essentiel. Et donc, tous les réseaux qui se développent par voie de franchise ont mis au point un modèle et une académie en leur sein pour pouvoir intégrer progressivement des candidats à la franchise, leur donner une formation initiale et assurer une formation continue, tout en mettant en place également une assistance technique et commerciale permanente. Donc, la franchise est un moyen de reconversion formidable pour beaucoup de personnes. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de modèles de commerce associés qui peuvent s'apparenter à ce genre de choses puisqu’évidemment, la pierre angulaire, c'est bien cela, c'est la transmission du savoir-faire, ce qui n'est pas simple. 00:06:01 Gaëlle Helsmoortel: Alors évidemment, ce n'est pas simple, mais c'est une belle mission, je trouve pour la franchise où aujourd'hui il y a beaucoup de personnes qui recherchent effectivement d'avoir plus de connaissances. Il y a beaucoup de ce qui est authenticité, transparence. Mais je trouve que transmettre un savoir-faire, avoir cette formation continue, ce support constant, ce sont des belles valeurs qui sont dans ce type de collaboration commerciale. Mais moi, j'ai vraiment l'impression qu'effectivement, on en voit de plus en plus que ça fait de plus en plus écho dans... j'ai bon nombre de personnes, donc, j'avais bien le sentiment que c'était en constante évolution. Est-ce qu'il y a beaucoup de nouvelles franchises qui arrivent sur notre marché, donc vraiment peut-être dans des nouveaux secteurs où il n'y avait pas ce type de collaboration commerciale avant, mais qui aujourd'hui se franchisisent, je ne sais pas si on peut dire ça. Ou est-ce que ça vient compléter? 00:07:09 Didier Depreay: On dira que se franchisent. 00:07:12 Gaëlle Helsmoortel: Oui, se franchisent, se franchisisent, c'est un peu compliqué, effectivement. Alors, est-ce qu'il y a des nouvelles franchises qui arrivent dans des secteurs qui ne l'étaient pas avant? Ou peut-être même des secteurs existants qui boums plus que d'autres? Est-ce que c'est quelque chose que tu constates? 00:07:31 Didier Depreay: Pour répondre à cette question, il me semble nécessaire de comparer le développement de la franchise en Belgique à celui de ses voisins directs. Je pense que la Belgique, eu égard à ses différents gouvernements régionaux et partant de toutes ses législations régionales, a son millefeuille administratif que tous ces gouvernements engendrent, offrent des conditions d'implantation, de développement qui sont peut-être un peu plus difficiles qu'ailleurs en franchise. Mais je pense que tout mode de collaboration confondu, ça ne concerne pas que la franchise, c'est pour l'entrepreneuriat. Il ne faut pas non plus multiplier les réglementations alors qu'on est sur le même marché. On est face à plusieurs réglementations différentes. Ça pose évidemment problème pour l'entrepreneur ou pour l'entrepreneur qui veut se développer par la franchise et qui vise un marché national. Donc, j'ai envie de dire que toutes ces difficultés administratives et juridiques ont un impact négatif qui freinent le développement de la franchise et qui ne lui permet pas d'espérer des taux de croissance en Belgique aussi élevés que chez nos voisins. Mais fort heureusement, l'entrepreneuriat en franchise reste un moyen tellement efficace pour mener à bien un projet que seul un candidat aurait bien plus de difficultés à mettre en œuvre de façon isolée. Et donc, la franchise continue de progresser malgré toutes ces difficultés. 00:08:59 Gaëlle Helsmoortel: Oui, donc, il y a peut-être chez nous moins de nouveaux secteurs, de la franchise, mais peut-être plus de franchise... 00:09:08 Didier Depreay: Alors, je pense que c'est la mise en œuvre qui est peut-être un peu plus compliquée parce que tous les secteurs que l'on retrouve chez nos voisins sont également développés en Belgique. Je crois qu'on peut le dire, de l'alimentation à l'équipement de la personne en passant par le secteur immobilier, la construction, la formation, etc. On touche tous les secteurs sont concernés. D'une manière générale, on peut dire a priori que la franchise s'applique à tous les domaines et que donc presque tout est franchissable. En fait, la limite, c'est la capacité à transmettre le savoir-faire et à gérer le développement d'un réseau. 00:09:48 Gaëlle Helsmoortel: Oui, qui, peut-être, se transmet aussi. Peut-être que les franchiseurs ont dans leur académie un cursus pour peut-être, justement plus managérial, ou plus pour la gestion d'un réseau de franchise. Peut-être que certains ont ça aussi pour aider ou faciliter. Effectivement, je comprends que ce soit un frein potentiel pour certains. 00:10:14 Didier Depreay: Disons qu'il y a un travail initial important. Il faut quand même bien mettre au point un modèle à un moment donné, qui pilote. La franchise ne peut pas se développer dans un réseau ou en tout cas, on ne peut pas s'improviser franchiseur si on n'a pas mis au point un modèle qui est capable de démontrer sa pérennité et sa rentabilité. Je pense qu'on ne peut pas attirer un candidat à la franchise sans avoir éprouvé un savoir-faire et sans avoir mis au point une méthode de transmission ou des méthodes de transmission. 00:10:49 Gaëlle Helsmoortel: Oui, tout à fait. Mais est-ce que tu vois que ce business model de la franchise ou ce type de collaboration commerciale, est-ce qu'il évolue? Donc, j'imagine qu'il a déjà évolué ces dernières années, mais peut-être pas. Peut-être qu'effectivement, les fondamentaux dont tu parles, qui sont la transmission de la formation, de la transmission de la connaissance, la formation, ça reste peut-être un socle commun. Ou est-ce que ça a évolué? Ou est-ce que tu penses que c'est encore un type de collaboration commerciale qui va évoluer dans le futur ou pas? 00:11:25 Didier Depreay: Ça évolue. Oui, ça a évolué et ça évoluera encore. On voit bien au plan européen les différences entre les pays ou en tout cas, les grands pays qui ont développé la franchise en premier depuis très longtemps, comme la France, l'Angleterre et même l'Allemagne, ont une expérience de la pratique de la franchise qui est plus développée que dans les pays plus petits, notamment de l'Europe de l'Est. Et donc, à ce titre-là, je pense que les différentes législations qui se sont mises en place, comme celles qui concernent l'obligation d'information précontractuelle, ont permis quand même, parce qu'en tout cas en ce qui concerne la Belgique est relativement bien faite, ont permis des comportements peut-être un peu plus vertueux qu'avant. Et je pense que nous allons vers, et j'en suis convaincu, nous allons vers une franchise dont la culture intègre des valeurs beaucoup plus vertueuses, beaucoup plus éthiques que celles qui étaient pratiquées dans le passé. Il y a en tout cas 20 ou 30 ans. On y travaille en tout cas au sein des fédérations et nous exigeons quand même au sein des fédérations un certain nombre de valeurs qui sont écrites dans une charte que les adhérents s'obligent à respecter, s'engagent à respecter. Voilà pour faire bref, c'est une espèce de label que nous accordons à des enseignes qui s'engagent à respecter tout ce que nous avons codifié et que nous entendons faire respecter sur le marché. 00:13:09 Gaëlle Helsmoortel: Oh c'est bien! C'est peu connu du grand public ou je me trompe ? 00:13:12 Didier Depreay: C'est peu connu. Oui, c'est vrai que l'on n'a pas encore suffisamment communiqué sur la question, mais c'est un travail de longue haleine. Je pense que la franchise n'est pas un sujet très sexy. On n’en parle pas assez si tu vois ce que je veux dire ? 00:13:30 Gaëlle Helsmoortel: Oui, alors moi, je pense que c'est un sujet, vachement sexy. J'ai envie de dire je trouve que c'est vraiment... Enfin moi, personnellement, je le suis depuis longtemps aux États-Unis et c'est vrai que je pense, selon moi, que c'est vraiment le plus grand marché de la franchise. Peut-être que ce n'est pas la vérité, que c'est un feeling de ma part. Mais j'ai toujours trouvé ce business model très, très attractif. Et effectivement peut-être plus facile que de commencer de zéro, mais qu'on n'en parle pas assez. Si, on est d'accord. 00:14:03 Didier Depreay: On n’en parle pas assez. Alors que si on prend la franchise en Europe, de tous les pays qui composent l'Europe aujourd'hui, l'Europe géographique ont en tout cas, on est bien loin devant les États-Unis, où il faut réunir les États-Unis, le Canada, l'Australie et l'Inde pour avoir à peu près le marché de la franchise européenne. Donc, l'Europe est bien loin devant tous les autres marchés, les grands marchés. Bien entendu, en ce compris celui des Américains. 00:14:40 Gaëlle Helsmoortel: Ah d'accord, j'avais une sensation qui était donc complètement fausse, donc, d'autant plus communiquer sur la franchise et être fier parce qu'on pense toujours que beaucoup de choses viennent des États-Unis. Donc j'imagine que non, on a beaucoup de choses qui viennent de l'Europe, de chez nous. 00:14:55 Didier Depreay: Bien entendu. D'ailleurs, on voit bien que les enseignes européennes n'ont pas à rougir du développement des enseignes américaines. Dans toute l'Asie, on retrouve autant d'enseignes européennes que d'enseignes américaines. Peut-être que les Américains vont un peu plus vite dans leur développement parce qu’ils ont sans doute un peu plus de moyens, s'agissant d'un marché qui est plus ouvert aux États-Unis. Je pense que lorsqu'on est franchiseur new yorkais, on accepte plus facilement à l'ensemble du marché américain que lorsqu'on est franchiseur bruxellois, on accède au marché européen et donc les entreprises se développant dans un système législatif peut-être un peu plus ouvert aussi et plus souple que l'européen, elles ont plus rapidement, elles développent plus rapidement des capacités financières qui leur permettent d'envisager l'exportation de leur concept et donc des galops d'essai sur des marchés étrangers nouveaux où il faut toujours un peu ajuster son concept pour s'adapter au marché local. Et c'est ça qui manque aux enseignes européennes, surtout aux enseignes belges. Quand on a couvert le marché national, on n’est encore personne. On n’est encore rien, l'entreprise est encore une PME, alors que quand on a couvert le marché américain, on est une très, très grande boite et on n'a pas les mêmes capacités. 00:16:23 Gaëlle Helsmoortel: Non, effectivement, je pense que c'est ça ce qui est. Ce que tu dis est très logique et très cohérent, c'est qu'effectivement, on a la possibilité d'aller beaucoup plus vite, beaucoup plus rapidement aux États-Unis. De partout, les raisons que tu viens, que tu viens d'expliquer, on a encore un peu de travail en Europe, notamment, que ce soit administrativement ou autres. 00:16:40 Didier Depreay: Oui. Vive l'Europe! Vive l'Europe! 00:16:46 Gaëlle Helsmoortel: Ah bah ça je suis d'accord. On peut aller plus loin encore dans le... au niveau commercial. Mais vous travaillez là-dessus, j'imagine aussi. 00:16:52 Didier Depreay: Oui, oui, bien sûr. 00:16:54 Gaëlle Helsmoortel: Au niveau des fédérations ? 00:16:56 Didier Depreay: Oui, bien sûr. La Fédération européenne, d'ailleurs, s'occupe actuellement du renouvellement du règlement d'exemption verticale qui permet à la franchise d'exister puisque c'est un système vertical qui s'appuie sur un texte qui lui permet, d'exister. Sinon, nous ne pourrions pas, puisque c'est la libre concurrence totale. Donc, il s'agit quand même d'une entente verticale que l'Europe permet grâce à ce règlement et qui va d'ailleurs être renouvelé bientôt. Nous attendons les textes définitifs en double, début d'année prochaine et la Fédération européenne a travaillé à trouver des solutions pour, en tout cas, a proposé à la Commission européenne d'infléchir certaines positions pour permettre au réseau plus de facilités pour qu'elle comprenne bien que les échanges d'informations sont très importants entre le franchiseur et les franchisés. 00:18:01 Gaëlle Helsmoortel: Oui, parfait! Donc, vous vous battez bien pour le développement des franchises en Europe et je mettrai bien entendu dans la bio du podcast les différentes modes de connexion pour les fédérations. Parce que je pense que c'est intéressant pour les personnes qui souhaitent savoir comment s'adresser à vous, comment être membre parce que c'est important. Si on revient maintenant aux tendances, est-ce que tu vois, ou est-ce que au sein de la Fédération, vous voyez vraiment des tendances qui émergent et qui vont émerger ces prochains ces prochains mois? 00:18:42 Didier Depreay: Je pense pouvoir dire que sous l'effet de la mondialisation de l'économie, les enseignes et franchises se retrouvent à travers tous les continents. Au départ, bien entendu, il s'agissait de Nord-Américains tels que McDonald, ce cher Apple, Pizza Hut. Et puis aussi des enseignes françaises, bien entendu. Aujourd'hui, on trouve des enseignes françaises, belges, espagnoles, etc. En Chine, au Japon, en Australie, comme Wuidar, Godiva, Léonidas, pour citer les enseignes belges Brioche Dorée, les enseignes du groupe hôtelier Accor comme Novotel, etc. On rencontre ces enseignes un peu partout. Les tendances, je le disais tout à l'heure, tout entrepreneur qui a mis au point un concept, il l'a modélisé, qui a permis d'éprouver un savoir-faire bien organisé qui veut le développer et qui met au point une méthodes de transmission de son savoir-faire pourra y arriver, à condition évidemment d'y mettre les moyens. Et donc, je pense qu'aujourd'hui, on voit apparaître en effet de nouveaux concepts dans tous les domaines. Des domaines, comme la formation, comme l'accueil de jeunes enfants ou même des crèches ou des écoles de formation se font maintenant en franchise avec de très, très beaux concepts, avec des contenus qui sont tout à fait pertinents et que nous essayons, la fédération de capter pour les aider à se développer. 00:20:27 Gaëlle Helsmoortel: D'accord et quels seraient les conseils aujourd'hui que tu donnerais aux entrepreneurs qui ont envie de créer leur franchise et ou également à des candidats franchisés? Parce que j'imagine que tu vois les deux types de population, je dirais, ou de personnes. Il y a des personnes qui disent qu'ils veulent être franchisés, d'autres, j'imagine, qui disent non, moi, je voudrais lancer un concept et lancer une franchise. Quels conseils tu leur donnerais pour passer le pas? 00:21:01 Didier Depreay: Et la première chose, le premier conseil est relatif à la prise de conscience du candidat, de ses aptitudes personnelles à s'engager comme un indépendant. Parce que ça, ce n’est quand même pas rien. Il faut quand même avoir conscience que ce ne sera plus pareil qu'avant, alors c'est surtout pour le travailleur salarié. Ça l'est moins pour celui qui est déjà indépendant dans un autre domaine, mais en tout cas pour celui qui est salarié, qui a envie de développer un projet en tant qu'indépendant et avec un partenaire franchiseur, il doit en mesurer tous les effets sur son mode de vie. C'est la première chose à faire, je crois. D'abord, parce qu'il y aura nécessairement une rupture dans le parcours de vie du candidat s'il n'a jamais été indépendant antérieurement. Le deuxième est relatif à l'analyse des clauses caractéristiques du contrat, ses droits, ses obligations ainsi qu'à l'évaluation de la capacité du franchiseur à transmettre son savoir-faire et assurer une assistance continue. Il faut qu'il puisse évaluer cela pour s'assurer qu'il va pouvoir s'approprier un nouveau métier. La troisième, je pense qu'elle concerne le parcours d'intégration initial. Il faut que le candidat à la franchise regarde de près la manière avec laquelle il va pouvoir apprendre ce qu'il lui faut. Les bases qui seront nécessaires au démarrage de sa nouvelle activité. Ensuite, il me semble qu'il est nécessaire de partager les valeurs culturelles de l'enseigne. Et d'analyser leur tradition matérielle dans la vie du réseau auquel le candidat souhaite adhérer. Enfin, même si ce n'est pas la finalité du projet, car j'ai envie de le dire comme cela, le candidat doit évidemment examiner de près la performance de l'enseigne et la capacité du concept à produire des revenus. 00:23:15 Gaëlle Helsmoortel: Mmh, de la valeur oui. 00:23:18 Didier Depreay: Évidemment, on ne fait pas ça non plus pour rien. On doit en vivre. Il faut quand même bien des revenus, donc, pour pouvoir en analyser la capacité du concept. Est-ce que je vais pouvoir vivre avec le budget que ses revenus vont me permettre de dégager. Donc voilà, en gros, ce sont les premières choses à faire et le candidat doit, à mon avis, instruire, c'est vraiment le mot, un dossier complet qui demande beaucoup de temps. Il ne faut pas se précipiter. Il faut au contraire comparer les enseignes et se donner les moyens de sélectionner l'enseigne qui correspond le mieux. 00:24:02 Gaëlle Helsmoortel: Oui, est-ce qu'avec le Covid et l'effet du Covid, est-ce qu'il y a peut-être, et parce que tu parlais de reconversion au tout début de l'entretien, que la franchise était un magnifique outil de reconversion professionnelle, est-ce que suite au Covid, tu vois qu'il y a eu une demande supplémentaire parce que peut-être, certaines personnes, pour différentes raisons, souhaitent ou ont été obligés de faire une reconversion professionnelle? 00:24:33 Didier Depreay: Les crises sont toujours génératrices de vocations, d'indépendants. Ça, c'est clair. Et la pandémie de la Covid a généré beaucoup de vocations, car beaucoup de personnes, des travailleurs se sont interrogés sur leur avenir. La franchise est une reconversion formidable. Je l'ai dit tout à l'heure et surtout lorsque l'économie tousse. L'enseigne qui franchise offre un encadrement et un parcours d'intégration et un plan de formation initiale qui n'existe qu'en franchise. Je pense aussi que la période qui suit la pandémie verra encore beaucoup de projets se concrétiser dans de multiples domaines. J'en suis convaincu. 00:25:15 Gaëlle Helsmoortel: Oui, je pense aussi, tu confirmes ce que je pensais. Parfait, donc ça, c’étaient des conseils plutôt pour les candidats franchisés. Oui, donc pour les candidats franchisés. Mais est-ce que tu vois beaucoup de gens qui lancent vraiment une franchise de zéro ou ce sont plutôt quand même des candidats franchisés avec tout l'impact que ça peut avoir et le dossier qu'ils doivent monter? Effectivement, avec toutes les questions qu'ils doivent se poser? Ce soit personnel ou de génération de valeurs, est-ce qu'il y en a beaucoup qui lancent comme ça leur franchise de zéro? 00:25:56 Didier Depreay: Oui mais c'est en général aussi une diversification pour un certain nombre d'enseignes qui veulent développer un réseau, qui disposent déjà d'un réseau de succursales ou qui veulent transformer peut-être leurs succursales en franchise, ou plutôt développer un réseau mixte avec des franchisés à côté des succursales. Généralement, une entreprise qui veut se développer en dehors de son marché domestique cherche à se développer plutôt par la voie de la franchise. Plus c'est éloigné, plus les valeurs sont différentes, plus le marché est inconnu et moins peut-être, on a envie de développer des succursales, plus on ira vers la franchise. Alors là, oui, je pense que le franchiseur ou le candidat franchiseur doit s'informer sur tout ce qu'il doit faire. C'est là un des rôles de la Fédération belge de la franchise. Il est d'accueillir des starters. On les appelle comme ça d'abord. Ou des franchisés, des franchiseurs juniors, qui comptent déjà une ou deux franchises ou un ou deux franchisés dans leur réseau et qui, avant d'aller plus loin, nous demandent des conseils, nous demandent comment faire ou par quelles étapes ils doivent nécessairement passer pour le faire de manière harmonieuse, sans qu'il n'y ait de trop d'épreuves à vivre. Parce qu'évidemment, tout développement, toute croissance d'entreprise génère des épreuves, c'est évident. 00:27:24 Gaëlle Helsmoortel: C'est clair, je confirme, effectivement, il y a des épreuves à chaque étape. Mais c'est bien je trouve que parce que d'avoir comme ça une fédération où on sait que même si on se lance dans cette aventure, on a un organisme qui peut potentiellement nous donner des données, nous donner des réponses à nos questions, nous nous entourer peut-être. Je trouve ça été assez positif. C'est peut-être aussi et c'est spécifique. C'est un avantage de plus, je trouve la franchise, non? 00:27:56 Didier Depreay: Oui, c'est vrai que dans d'autres secteurs, d'autres types de partenariat commercial comme la concession qui existe évidemment beaucoup en Belgique, qui est d'ailleurs légiféré et qui concernent essentiellement le secteur automobile... bon, elle a aussi des atouts, bien entendu, mais il est vrai qu'en franchise, il faut peut-être être plus attentif à un certain nombre de choses parce qu'on transmet quand même une enseigne avec son identité visuelle, une exclusivité de produits, ça, c'est pas rien. Bon, on dit quand même à quelqu'un vous allez devoir respecter des référencements, des gammes obligatoires et il ne faudra pas en sortir. Ça ne veut pas dire que vous n'avez pas l'occasion de vous exprimer ou de discuter ou de demander des évolutions. Bien sûr que tout cela existe en franchises. Les franchisés ont évidemment le droit à la parole pour faire évoluer le concept du franchiseur. Et puis, bénéficiant d'une assistance technique et commerciale permanente, je pense qu'en effet, c'est la franchise qui est le mode de partenariat commercial le plus, entre guillemets, intégré, celui qui va le plus loin dans l'accompagnement de ces distributeurs si on veut les appeler comme ça. Donc, les franchisés se sentent sans doute plus intégrés, forment une espèce de famille plus intégrée que dans les autres modes de partenariat commercial. 00:29:37 Gaëlle Helsmoortel: Bah écoute, merci beaucoup, Didier. Je trouve ça très intéressant. Donc moi, j'adore le sujet et donc tu disais que ce n'est pas forcément sexy. Moi, je trouve, je répète que je trouve ça un sujet sexy pour encore aborder plein d'autres thèmes, mais avec plaisir, on pourra le refaire à d'autres occasions pour d'autres épisodes. Mais voilà, je te remercie beaucoup d'avoir accepté mon invitation et d'avoir pris le temps de discuter de la franchise avec moi. 00:30:04 Didier Depreay: Et bien avec plaisir avec Gaëlle. 00:30:08 Gaëlle Helsmoortel: Voilà, si tu souhaites ajouter quelque chose, je ne sais pas, mais sinon je te dis merci et à très bientôt ! 00:30:14 Didier Depreay: À très bientôt, Gaëlle! Au revoir. 00:30:16 Gaëlle Helsmoortel: Au revoir.

Je suis Gaëlle Helsmoortel, CEO de dgenious. Je travaille tous les jours avec mes équipes pour permettre aux retailers de booster leurs performances, grâce à un accès simple et rapide à leurs data.

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